Lundi 12 juin 2023 :
Aujourd’hui, à Tours, se tenait la 2ème COP régionale 2023. La COP, ça vous parle ? Et bien, c’est la même logique d’échanges autour du climat et de la biodiversité entre parties prenantes mais au lieu d’être au niveau international, c’est au niveau régional. C’est la traduction concrète du « Penser global, agir local ».
Un sujet m’a particulièrement intéressé à la fois par ses bénéfices et par ses co-bénéfices … suspens …
Il s’agit de la re végétalisation. L’Agence Régionale de la Biodiversité en a fait un site pédagogique, pragmatique et accessible à l’usage des territoires et des citoyens. Il y est notamment expliqué pourquoi il est nécessaire de re végétaliser.
Alors, pourquoi faut-il re végétaliser en milieu urbain ?
- Pour rafraîchir la ville : il fait jusqu’à +6°C dans les villes par rapport à la campagne.
- Pour améliorer la qualité de l’air
- Pour réguler naturellement la température, évitant l’accumulation de chaleur en journée et réduisant le risque de canicules : par l’ombrage et l’évapotranspiration, les végétaux permettent une diminution de 2 à 8°C, un sérieux bénéfice, non ?
- Pour protéger la biodiversité en mettant en relation les espaces verts : après notre tram, construisons la trame verte !
- Pour participer à l’infiltration des eaux pluviales dans le sol : une couverture naturelle peut permettre une diminution de 45% du ruissellement des eaux de pluie par rapport à une surface imperméabilisée
- Pour améliorer le cadre de vie : l’aspect esthétique et paysager ne vous aura certainement pas échappé. Vivre près d’un espace vert, c’est une diminution de 25% des risques de dépression nerveuse, un sacré co-bénéfice.
Et pourquoi faut-il re végétaliser en milieu rural ?
- Pour limiter l’érosion du vent et de l’eau sur les terres et limiter les coulées de boues
- Pour offrir un habitat aux auxiliaires des cultures qui se nourrissent des espèces indésirables
- Pour augmenter la qualité des sols
- Pour améliorer la qualité de l’eau, en filtrant les pollutions, en retenant les particules fines notamment aux abords des cours d’eau
- Pour permettre une meilleure infiltration des eaux de pluies et recharger les nappes phréatiques
- Pour limiter les inondations, en diminuant les risques pour la population par la restauration des zones naturelles d’expansion de crues, en écrêtant les crues dans les prairies inondables. Et une noue coûte 75€/m3 d’eau de pluie au lieu de 583€/m3 via le réseau, un autre co-bénéfice intéressant.
Et le témoignage de la ville de Tours au sujet de son projet « Récré en herbe » identifie des co-bénéfices insoupçonnés, au-delà de la dimension environnementale. Nous y voilà ! Décrouter les goudrons et re végétaliser les cours d’école a permis de diminuer les bagarres entre les enfants et d’augmenter leur concentration. Cela a permis une mixité des usages : alors que la cour goudronnée était quasi entièrement préemptée par les joueurs de foot, un coin lecture s’y est développé, un espace yoga a pris place un peu plus loin, un potager s’est mis en place. De cette mixité d’usages est née une mixité du genre : les footballeurs ne repoussent plus les élèves filles et les non joueurs de foot au pourtour de la cour pour en avoir le centre.
CQFD : œuvrer pour le climat et la biodiversité c’est œuvrer pour la transformation non seulement environnementale mais aussi sociale et économique de nos organisations, la RSE quoi.
Pour en savoir plus, consultez d’urgence le site de l’Agence Régionale de la Biodiversité Centre-Val de Loire : https://www.biodiversite-centrevaldeloire.fr/