Hier, lors du séminaire « outils et stratégie de développement durable des territoires et des entreprises » que j’animais pour l’IDCE, un étudiant m’interroge sur le biomimétisme : en quoi peut-il être porteur d’innovations pour les démarches de développement durable?
Alors commençons par le début : qu’est-ce que le biomimétisme ?
Le biomimétisme consiste à faire de la recherche en s’inspirant de la nature pour développer des solutions durables. Durables au sens de la RSE, c’est-à-dire à la fois socialement, environnementalement et économiquement performantes.
Le concept a été défini par Janine Benyus en 1997. Il s’agit de faire appel au « transfert et à l’adaptation des principes et stratégies élaborés par les organismes vivants et les écosystèmes, afin de produire des biens et des services innovants, de manière plus durable, afin de relever les défis de notre société et de rendre les sociétés humaines compatibles avec la biosphère ». Le concept part d’une idée simple : si les organismes vivants perdurent depuis 3,8 milliards d’années, c’est la preuve qu’ils ont su trouver des solutions durables de vie qu’il s’agit de comprendre et de dupliquer pour développer nos propres solutions.
L’expert en la matière est le Ceebios, le Centre Européen d’Excellence en biomimétisme installé à Senlis depuis 2015. Les sujets de recherche sont nombreux et plus séduisants les uns que les autres.
Prenons l’exemple de l’ours brun. Après plusieurs mois d’hibernation, l’ours sort de sa tanière avec une masse musculaire faiblement diminuée. Comprendre d’où lui vient cette capacité pourrait nous permettre de soigner des malades et limiter leur diminution musculaire. Les études sont en cours.
Un autre exemple : en constatant que les algues et micro-algues produisent près de 70% de l’oxygène qui entoure la planète, l’idée de créer des champs de micro-algues verticaux recouvrant les immeubles est apparue comme une solution intéressante pour la captation de la pollution carbonée de nos villes. L’idée est même devenue réalité puisque plusieurs tests de kiosques capteurs de dioxyde de carbone sont en cours dans les rues de Paris.
Les enjeux économiques semblent considérables ; un rapport américain évalue le marché du biomimétisme à 1000 milliards de dollars en 2025…c’est demain !
Pour aller plus loin et vous émerveiller: ceebios.com