Retour sur les trophées de la performance globale proposés par les sections CJD de Tours et de Poitiers.
Aujourd’hui, j’ai été présidente d’un jury dont je suis très fière : le jury des trophées de la performance globale des sections du Centre des Jeunes Dirigeants de Tours et de Poitiers. 11 équipes composées d’étudiants de l’ESCEM ou de l’IAE et du dirigeant de la PME qui se présente aux trophées ont concouru devant les jurys de la performance globale. De quoi s’agit-il ? De partager une conviction : c’est en ayant une approche globale, en liant la performance sociale à la performance environnementale, sociétale et économique que nos PME seront pérennes. C’est la déclinaison que le CJD fait de la Responsabilité Sociétale.
Tous les participants se sont fortement impliqués.
Les étudiants en stage en entreprise (pas celle qu’ils défendent…) ont négocié une demi-journée avec leur maître de stage pour participer aux trophées, d’autres ont juste eu le temps de finir leur examen de fin d’année le matin même pour venir défendre leur analyse ;
Les dirigeants ont consacré leur après-midi à ce projet, après en avoir consacré bien d’autres au sein de leur PME pour accompagner les étudiants dans leur compréhension de la démarche et analyser la pertinence de leurs propositions de progrès ;
Les représentants des collectivités territoriales et chambres consulaires, convaincus que l’initiative est fondamentale pour permettre l’ancrage territorial des jeunes étudiants en quête d’entreprises innovantes (qu’ils ne suspectent souvent pas si proches…) ;
Les dirigeants d’entreprises qui, bénévolement et avec implication, ce sont investis pour certains depuis septembre pour cette démarche qu’ils considèrent comme citoyenne.
Tous ont permis que les trophées soient le prétexte d’échanges de bonnes pratiques et d’identification d’actions partenariales à venir qui, c’est sûr, vont permettre à la fois le renforcement des PME impliquées et celui des territoires qui les soutiennent.
A écouter avec attention les présentations des étudiants et des dirigeants (quel plaisir de voir ces synergies se concrétiser autour d’un même projet !), quelques points m’ont marqués. Partageons ensemble les 3 principaux.
Premier point marquant, je constate une fois de plus (cf. mon article du 3 mai 2013, « La responsabilité sociétale, une stratégie? Vous voulez rire… ») qu’il est difficile, voire culturellement impossible pour le dirigeant d’une PME d’envisager une rencontre avec ses parties prenantes externes. Clients, fournisseurs, banquiers (« vous n’y pensez-pas… »), actionnaires, administrations de l’Etat (« là, vous poussez le bouchon un peu loin… »),… ne sont pas encore compris comme des partenaires pouvant permettre au dirigeant de la PME d’identifier des pistes d’améliorations pour son entreprise. J’en suis sûre, avec des démarches comme ces trophées, petit à petit les interdits seront repoussés…
Un second point marquant : la confusion entre développement durable et environnement a la vie dure ! Alors, disons-le à nouveau : non, le développement durable n’est pas limité au domaine de l’écologie. Oui, le développement durable est le résultat des démarches de responsabilité sociétale : le progrès simultané des 3 piliers que sont le pilier social/sociétal, le pilier environnemental et le pilier économique.
Un troisième point marquant : si les analyses des étudiants et dirigeants englobent bien les 3 piliers de la responsabilité sociétale, les actions de progrès s’appliquent à traiter le point faible identifié, sans en analyser les conséquences sur les 3 piliers…au risque de dégrader un point fort des pratiques de l’entreprise ! Dommage, non ?
Un exemple : une PME nous est présentée comme ayant des pratiques environnementales élevées, mais dont l’approche commerciale peut être améliorée. Les étudiants proposent au dirigeant d’améliorer le cadre de réception des clients en paysageant l’entrée et en mettant de jolis réverbères ; la distribution de flyers en ville est proposée pour mieux accéder à la clientèle. Le pilier économique est visé. Mais qu’en est-il du pilier environnemental ? Que faut-il intégrer aux solutions pour permettre aux 2 piliers de s’enrichir simultanément ? La consommation d’énergie, la pollution lumineuse et l’impact sur la déforestation ne pourraient-elles pas les remettre en cause ?
La responsabilité sociétale est véritablement une approche simultanée des 3 piliers que sont le social/sociétal, l’environnemental et l’économique, sans jamais les dissocier. Elle se base sur un point que toutes les équipes ont parfaitement compris, l’implication du dirigeant dans la démarche. La gouvernance des démarches que tous ont mis en place sont impressionnantes et permettent d’envisager leur avenir et celui des territoires qui les soutiennent avec un peu plus d’optimisme.
Alors, merci, merci à tous pour cette lueur d’optimisme…et préparons les trophées 2014 !
Pour en savoir plus : http://www.trophees-cjd.com/